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FRANKENSTEIN (LE PROMETHEE MODERNE), par Mary Shelley

  • RAPHIKI
  • 30 oct. 2017
  • 3 min de lecture


En route vers un personnage devenu mythique à travers les arts, j'ai nommé la créature de Frankenstein, née sous la plume de Mary Shelley. Dans ma petite ambition de me structurer un peu plus et d'élargir ma culture des classiques, je ne pouvais décemment pas faire l'impasse sur cette œuvre, même si, il faut bien l'admettre, mes attentes n'ont pas été comblées.

Victor Frankenstein, scientifique genevois, est recueilli sur la banquise par un équipage faisant route vers le Pôle Nord. Très tourmenté, il livre son histoire au capitaine du bateau : quelque temps auparavant, il est parvenu à donner la vie à une créature surhumaine. Mais celle-ci sème bientôt la terreur autour d'elle...

La forme du roman est assez particulière puisqu'essentiellement composée de récit type carnet de bord voire même de récit épistolaire en première partie. Cette histoire fantastique et peut-être parfois fantasmée, est le témoignage – la confession - de Victor Frankenstein, ledit créateur, retranscrit par un jeune capitaine anglais Walton, commandant une expédition au Pôle Nord et ayant recueilli le mystérieux homme à cette occasion. Un scientifique tourmenté et mutique, guettant inlassablement la banquise et les horizons glacés à la recherche d'une ombre, celle de son ancien compagnon, qu'il traque, en vain. Son hôte s'épanche sur la raison et les valeurs humanistes sacrifiées sur l'autel de ses rêves de gloire et ambitions scientifiques. Sur le désir de dépasser largement toutes les frontières et limites connues à ce jour – de siéger quelques instants à la place du Tout Puissant. L'auteur ne se contente pas seulement de nous raconter ce conte diabolique, cette rencontre inédite entre Victor et ce qu'il engendrera, mais nous relate un long et trainant exposé de sa vie en général. Ainsi, nous apprendrons que très tôt, Frankenstein était un gamin possédé du brûlant désir de pénétrer les secrets de la nature. Un apprentissage libre qui n'a connu que peu de cadre et de repères le menant rapidement vers les sciences occultes et fantasmagoriques. Une fascination irrationnelle qui le conduira, on le sait, à commettre l'impensable et à sa perte. En effet, une fois sa créature animée, le jeune scientifique, n'ayant plus le contrôle de la situation, jettera bien vite sa responsabilité au trou et n'assumera aucune des futures conséquences de sa narcissique expérience, préférant ignorer la brèche entre la vie et la mort qu'il venait de profaner.


Une réalité qui saura – avec encore une fois beaucoup de longueurs et lourdeurs – cruellement se rappeler à son bon souvenir. Face aux crimes qui s'enchaînent et s'abattent frénétiquement sur les gens qu'il compte parmi son entourage proche, Victor ne va pas avoir d'autre choix que celui d'affronter le mal qu'il a enfanté, non seulement à coups de scalpels mais aussi de déni. Car la problématique du monstre est bien celle de l'indifférence et l'exclusionun être contraint à la solitude pour n'être qu'un simulacre d'humanité, une copie grotesque. L'auteure nous assomme de passages inutiles, ne servant pas l'intrigue et encore moins son rythme ; les monologues sont interminables et elle ne fait le sacrifice d'aucune description, rompant peu à peu avec la dynamique installée dès les premières pages. Des répétitions et insistances que l'on regrette amèrement au regard de la puissance des thèmes abordés qui sont ceux de la fraternité, la différence et le pouvoir. Les personnages manquent d'épaisseur et de crédibilité, des constats relevés par l'absence de transitions cohérentes et logiques. On a du mal à se saisir du caractère de la créature. Un style qui nuit à l'intention première et agace parfois.



Note : 2/5


 
 
 

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