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BOULE DE SUIF, par Guy de Maupassant

  • RAPHIKI
  • 2 nov. 2017
  • 2 min de lecture

Boule de suif de Guy de Maupassant est un récit court (nouvelle améliorée) d'une quarantaine de pages dont l'intrigue se déroule en France à l'issue du conflit de 1870 qui occasionna la perte de l'Alsace-Lorraine et le début de l'unification allemande. La retraite française est amorcée et les troupes prussiennes installées.


C'est dans ce contexte que nous allons suivre l'exil de Rouen vers Dieppe d'une poignée de protagonistes assez hétéroclite – des religieuses, des bourgeois, des aristocrates et notre Boule de suif, une courtisane replète et coquette qui jure vite dans le tableau.

Le décor est toujours assez confiné, les personnages évoluent tantôt dans une diligence, tantôt dans une petite auberge où notre joyeuse troupe élira escale. L'auteur nous offre ici une farce sociale et y dénonce l'hypocrisie et l'égoïsme de cette société (qui n'a peut-être pas évoluée après réflexion). Au cours de leur périple, la majorité de l'assemblée ne daigne pas accorder une once d'intérêt à Boule de suif qui, malgré le mépris ambiant, n'hésitera pas un instant pour partager ses vivres. Une offre qui sera finalement bien vite accueillie, les « hôtes » s'adonnant volontiers au grand jeu de la comédie aussi sûrement qu'ils dévorent les victuailles de la bienfaitrice en jupons.


Une fois repus, cette illusion de cordialité se dissipera bien vite et plus question de fraterniser. Jusqu'à ce qu'un obstacle majeur croise à nouveau leur route, une fois débarqués dans une petite auberge investie par des militaires prussiens – une proposition indécente destinée à Boule de suif et conditionnant la suite du voyage et donc le destin de tous les personnages. Opportunistes, chacun se trouve soudain emporté par un élan de communautarisme et ne rechigne pas longtemps à sacrifier sur l'autel de leurs égoïsmes et tranquillité personnelle l'éthique et la dignité de notre créature. Comble de la farce et paroxysme de cette hypocrisie répugnante sera leur « désavouement » final. De Maupassant nous régale encore d'un texte fort et d'une plume libre et intègre.

Note : 3/5


 
 
 

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