L'APPEL DE PORTOBELLO ROAD, par Jérôme Attal
Ce roman avait tout pour m'intriguer, une superbe couverture inspirée de l'univers comics, un plume que je découvrais enfin, et surtout, une histoire aux allures farfelues introduite et achevée par un magnifique conte japonais.
En pleine nuit, Ethan reçoit un appel téléphonique étrange. Au bout du fil, il reconnaît la voix de ses parents disparus depuis deux ans. Après avoir pris de ses nouvelles, sa mère raccroche sur ces mots : "Dis à ta sœur qu'on pense à elle tous les jours." Le problème, c'est qu'Ethan est fils unique. C'est le début d'une folle aventure...
Ethan est un jeune auteur compositeur parisien tapi dans l'ombre de l'anonymat et dans l'attente grandissante qu'un succès vienne le cueillir et lancer sa carrière. L'auteur nous dépeint le portrait d'un homme peu persévérant (notamment au regard de ses différents cursus avortés), un héros qui ne va pas au bout des choses au sortir d'une relation amoureuse à l'issue assez décevante, mais qui accorde une attention toute particulière à ses proches.
Un soir, il reçoit un appel de l'au-delà de ses parents récemment décédés, à l'occasion duquel ces derniers lui formulent une requête somme toute étrange et bouleversante pour l'enfant unique qu'il est : se rapprocher de sa sœur et lui dire combien ils pensent à elle. Cette révélation tombe comme un couperet et annonce le lancement de l'intrigue.
Mais voilà où le bât blesse, le lecteur essuie de nombreuses longueurs dans les dialogues, ce qui est assez handicapant pour un court ouvrage, un manque de profondeur et de construction qui l'égare et lui donne le sentiment de ne lire qu'une ébauche, un squelette du projet couvé par son auteur. Je n'ai perçu que difficilement les intentions de Jérôme Attal, voire parfois pas du tout et n'ai pas retrouvé les promesses affichées en quatrième de couverture.
Mis à part, quelques pages savoureuses sur une tante déjantée et en proie à la sénilité, les personnages qui jonchent la route d'Ethan, et particulièrement son ami au discours (philo-sarcastique) souvent creux et épuisant, ne rehaussent pas vraiment le tout pour redonner une certaine impulsion à l'intrigue. Cette dernière semble restée au point mort et se perdre dans une multitude de scénarios sans lien entre eux.
Si je suis une grande adepte du genre absurde, j'espère que l'auteur ne me tiendra pas rigueur de cet avis, mais je me suis franchement ennuyée et n'ai pas trouvé grand intérêt dans ces lignes. Les précédentes critiques faisant en général, la part belle à l'ouvrage, j'ai tenté de prendre un peu de recul et me suis même interrogée sur l'éventualité que mon sens critique ait perdu en subtilité et en ai conclu que j'avais dû louper le train pour cette aventure (fort bien dissimulée) en m'égarant sur le mauvais quai.
Je pense toutefois réitérer l'expérience Attal, d'ici quelques mois sans doute.
Note : 1,5/5