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UN FUNAMBULE SUR LE SABLE, par Gilles Marchand

Gilles Marchand ! Comment avais-je donc pu passer à côté d'une plume ayant fait autant couler d'encre ? Notamment avec Une Bouche Sans Personne. Plus de peur que de mal, je décide de raccrocher le wagon rapidement avec Un Funambule sur le Sable; un roman qui m'a tellement fait de l'oeil (par ses promesses d'absurdité poétique) que je n'ai pu résister à la tentation de l'évincer de ma liste au grand joufflu barbu pour le dévorer d'une traite.


C'est l'histoire de Stradi qui naît avec un violon dans le crâne. A l'école, il va souffrir à cause de la maladresse ou de l'ignorance des adultes et des enfants. A ces souffrances, il va opposer son optimisme invincible, héritage de ses parents. Et son violon s'avère être un atout qui lui permet de rêver et d'espérer. Roman de l'éducation, révérant la différence et le pouvoir de l'imagination.

Comme toute œuvre convoitée, l'exigence du lecteur était très prégnante, raison pour laquelle peut-être je n'est pas été aussi enthousiaste en la referment que ce que j'attendais, sans rien enlever à la qualité de l'ouvrage au demeurant.


Stradi est un garçonnet respirant l'optimisme et l'aventure, désireux de vivre sa vie pleinement comme tout à chacun. Seulement voilà, Stradi a un petit violon dans la tête et son entourage ne peut se résoudre à occulter cette donnée surprenante. Il s'acharne à étouffer sa particularité mais son instrument ne cesse de se rappeler à son bon souvenir et de s'emballer.


Gilles Marchand, sous couvert d'extraordinaire, nous entraine sur la pente glissante de notre perception de l'autre et de la difficile question de la différence, souvent résolue sous l'angle du handicap pour être acceptée. le verbe est merveilleux, les chapitres denses et courts comme autant de petites lucarnes et le décor et les personnages secondaires savamment construits. Une sorte de fable qui nous enchante dès les premières lignes jusqu'à la moitié du livre, concordant avec la sortie de l'enfance de Stradi et son entrée, plus concrète et commune dans le monde adulte. Une deuxième partie marquée par plus de longueurs et de réflexions dans lesquelles le lecteur se retrouve davantage car propres à son quotidien. Une rupture assez marquée que j'ai eu du mal à pardonner mais que je concède volontiers à l'auteur qui, s'il avait continué sur sa lancée, aurait peut-être fait perdre en crédibilité au reste de l'intrigue.


Une belle découverte !



Note : 3,5/5


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