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LE PARIS DES MERVEILLES, L'ELIXIR D'OUBLI (Tome 2), par Pierre Pevel

Avec ce deuxième volet (qui reçut le Prix des Imaginales en 2005) de la trilogie du Paris des Merveilles, nous retrouvons avec bonheur notre duo d'enfer, le mage gentleman Louis Hippolyte Griffont, contrarié par quelque aléa mécanique, et la fatale et caractérielle Isabel, baronne de Saint Gil, occupée par le trône d'Ambremer, qui l'avait remerciée quelques années auparavant, par quelque étrange mission politique d'ordre diplomatique.


En 1909, enquêtant sur le meurtre d'un antiquaire apparemment sans histoire, le mage Louis Denizart Hippolyte Griffont découvre que ce dernier pourrait bien avoir été la victime d'un ambitieux sorcier, Giacomo Nero. Ses investigations le ramènent à l'époque de la Régence jeune mage et gentilhomme libertin, il s'apprêtait alors à combattre une puissante société secrète, l'Éridan, en compagnie d'une nouvelle venue appelée à devenir son amie de cœur et complice, la déjà très mystérieuse et fantasque baronne Isabel de Saint-Gil. Les intrigues de l'Éridan et les menées de Nero seraient-elles liées, malgré le temps passé ? Griffont et Isabel, en s'opposant aux plans du sorcier en 1909, parachèveront une affaire qu'ils croyaient résolue depuis un siècle. Mais ce faisant, ils pourraient bien lever le voile sur un secret d'État susceptible de déclencher une nouvelle guerre, sur Terre comme dans l'Outre-Monde...


Le schéma de lancement est sensiblement le même que pour le premier épisode, Louis se trouve sollicité pour une affaire anodine qui le mènera bien vite à frayer avec son nouveau partenaire, l'inspecteur Farroux, récemment promu aux Brigades mobiles, suite à la découverte de l'empoisonnement d'un vieil antiquaire. A cette occasion et à travers une plinthe dérobée, Pierre Pevel nous emmène à la rencontre d'un ancien peuple, les minimets, avec à sa tête le vénérable Septimus. Une bande de laborieux drilles vivant en autarcie, nichée dans les planchers de grandes demeures et rapinant toute provision à portée de pouce. Une entrevue qui m'a laissée sur ma faim puisque bien vite écourtée pour raccrocher les wagons de l'intrigante affaire qui occupe les forces spéciales de Paris et la rumeur de la réapparition du mage noir Nero Giacomo, une vieille connaissance de Louis et Isabel.


Alors que la première partie du roman est consacrée à la résolution de l'enquête et dessine progressivement quelques pièces du puzzle, partie au cours de laquelle le lecteur prendra plaisir à retrouver de vieux amis et les incessantes querelles de nos tourtereaux, en passant par la visite inattendue de l'archimage Merlin et nous laissant sur un événement tragique ; l'auteur, dans une deuxième partie, qui annoncera un déroulement de l'intrigue en deux temps, nous parachute au temps de la Régence. Une époque où le conflit légendaire opposant les Dragons au royaume d'Ambremer est encore palpable, et où, au détour des ruelles, le lecteur aura la joie de croiser le fer avec le charmant Lys Pourpre, justicier masqué, et le chevalier de Castelgriffe (pour les amateurs, vous aurez sans doute reconnu les protagonistes), sur fond de crimes crapuleux et de complots machiavéliques. Une page d'histoire qui scellera les intentions politiques du pouvoir et la raison d'être des différents cercles de magie, à la manière de garde fous.


Arrêtons-nous là afin de ne pas trop spoiler et concentrons-nous sur le livre lui-même qui, contrairement à son prédécesseur, est davantage marqué par l'univers du magique et du merveilleux. Une impression sans doute relayée par la quantité de personnages appelés à participer et ce, de façon quasi simultanée. Si je me suis une fois encore délectée de la plume de PEVEL, la diversité d'intrigues croisées et longtemps isolées m'a parfois un peu perdue, nécessitant quelques retours en arrière. Un fil rouge très fourni, sans être décousu, et un peu moins fluide que dans Les Enchantements d'Ambremer qui ne m'empêchera nullement à poursuivre cependant vers le dernier tome pleine d'entrain. Ici, pas de place à une vision manichéenne et un peu mièvre que le fantastique nous sert parfois, juste cette sensation très actuelle et réaliste de conflits d'intérêts, d'actions et d'alliances politiques plus ou moins heureuses.



Note : 4/5


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