LE PARIS DES MERVEILLES, LE ROYAUME IMMOBILE (TOME 3), par Pierre Pevel

Et c'est reparti pour un troisième et dernier (j'espère que le temps démentira) tour de piste dans les dédales du Paris des Merveilles de la Belle Epoque, Pétulante enfourchée et en compagnie de vieilles connaissances débarquées tout droit sur Terre de l'Outremonde, mages, gnomes, fées, cyclopes et j'en passe. Je ne vous refais pas le topo.

Paris, au début du XXe siècle. La porte vers la capitale d'’Outre Monde, Ambremer, amène bien des Merveilles au Paris du siècle passé : la tour Eiffel est bâtie d’'un bois blanc qui chante à la Lune, sur les Champs-Élysées, le feuillage des arbres diffuse à la nuit une douce lumière mordorée, et les créatures féeriques vivent parmi les hommes. Alors que tous ne songent qu'’aux prochaines élections du Parlement des Fées, Griffont doit aider un ami soupçonné du meurtre d’un mage du Cercle Incarnat. De son côté, Isabel se trouve aux prises avec de dangereux anarchistes venus de l’'OutreMonde et bien décidés à ensanglanter Paris pour se faire entendre. Mais bientôt Griffont et Isabel découvriront que ces deux affaires sont liées, et lèveront alors le voile sur un secret ancien susceptible d'’ébranler le trône d’'Ambremer.

A l'aube de ce nouveau chapitre, les capitales, Ambremer et Paris, sont en ébullition, les esprits s'agitent à l'approche des nouvelles élections du Parlement des fées – l'occasion d'enterrer, du moins en apparence, de vieilles rancunes entre les peuples et d'en voir germer de nouvelles.

A l'instar des précédents tomes, nous retrouvons le même schéma, deux épisodes intrigants isolés dont le lien ne s'établira qu'à la toute fin. Entre la découverte d'un elfe noir arborant un mystérieux signe, retrouvé agonisant sur la pavé parisien, la disparition subite d'un éminent mage à la réputation décriée, la résurgence de vieilles histoires scabreuses et complotistes, la cristallisation d'une certaine animosité entre les différentes délégations de mages dont le vernis de politesse commence à s'écailler, une soudaine provocation en duel aux motivations soupçonneuses, et les revendications d'activistes contre l'hégémonie des fées, il n'en fallait pas plus pour que nos deux héros, le classieux Louis Griffont et la tempétueuse baronne de Saint Gil, accompagnés de leurs équipes infernales, se payent une nouvelle tranche d'aventures et de rebondissements.

C'est un couple plein de panache que nous retrouvons ici, avec une dimension humoristique plus travaillée – une impression sans doute accentuée par la familiarité qu'entretient le lectorat avec les différents protagonistes à ce stade. L'intrigue est davantage marquée par l'univers de l'imaginaire, la plume se fait plus entrainante et le décor, égal à lui-même, est tout simplement somptueux.

Une trilogie que je recommande vivement aux lecteurs plutôt timides comme moi lorsqu'il s'agit de littérature fantastique et qui, je l'espère, ne s'arrêtera pas sur cette note.

Note : 4,5/5