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L'HOMME QUE LES ARBRES AIMAIENT, par Algernon BLACKWOOD

Aux amoureux des belles lettres et aux inconditionnels de l'épouvante et de l'intrigue, lire ce recueil de nouvelles relève, et j'ose le dire, de votre devoir.


L'éditeur tape dans le mille lorsqu'il parle d'une puissance de suggestion.




Chaque nouvelle, chaque histoire, bien qu'elle n'use d'aucun artifice pour maquiller sa finalité véritable, s'insinue malicieusement et tente de vous transfigurer, à l'instar de ses protagonistes qui n'en ressortent qu'à demi.


Toujours le même mode opératoire : L'intrigue se lance, doucement; la majesté du décor - qui fait souvent la part belle à une nature dépouillée de toute "humanité", sauvage et troublante, abritant des forces surnaturelles dont elle est bien en peine de contenir les secrets et desseins - se dévoile sensuellement… et paf ! La ligne vient d'être franchie, le point de rupture atteint, sans prévenir, sans que l'on puisse le déterminer dans le temps, c'est trop tard, on s'est fait embarquer, cherchant désespérément à se raccrocher à ses repères, à sa raison. Un mariage d'adoration et de pétrification qui finit par vider les héros (et le lecteur confiné;)) de sa substance jusqu'à en changer la nature profonde.


Une lecture envoûtante et percutante même si elle souffre, à certains égards, non de répétitions, mais d'insistance.


Un classique injustement ignoré que je recommande !



Note : 4,5/5

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