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LA PASSE-MIROIR, Les Fiancés de l'Hiver, par Christelle DABOS

Au pays des littératures de l'Imaginaire, j'ai définitivement trouvé mon paysage. Sous des dehors souvent bien ancrés dans le réel tel que nous le côtoyons, avec lui c'est l'évasion assurée : le Fantastique ! Un genre qui vous demandera une grande disponibilité et rigueur car des épopées bien souvent déclinées en plusieurs tomes. Après avoir achevé, il y a quelques mois, la superbe œuvre de Pierre Pevel, le Paris des Merveilles, voilà une autre saga qui me faisait de l'oeil depuis un moment, La Passe-Miroir.





Dans ce premier volet, nous embarquons aux côtés d'Ophélie, une jeune femme pour le moins d'allure insignifiante, un peu gauche, presque transparente – au grand malheur d'une mère bourgeoise à la limite du tyran névrosé – sur les terres d'Anima, l'une des innombrables arches, sorte de monde satellite né d'un phénomène, dont il nous en sera dévoilé davantage par la suite, La Déchirure. Un environnement de départ plutôt paisible et épicurien, comme il est souvent coutume dans croiser dans ce type de fictions. Si Ophélie revêt de nombreuses caractéristiques de l'antihéros, reste que sous ses binocles et son accoutrement d'un autre âge, cet oisillon regorge d'aptitudes hors du commun. En plus de pouvoir animer les objets qui l'entourent, à la manière de ses semblables, Ophélie est également ce qu'on appelle une liseuse, capable en entrant en contact avec une chose de se plonger dans le cortex de ses différents propriétaires successifs et d'en révéler son histoire. Autre acuité spectaculaire, elle se métamorphose en un véritable courant d'air avec son aisance à se déplacer par miroirs interposés, bien utile pour se défaire de fâcheuses situations. Des facultés dont elle devra parfois abuser quand son tranquille quotidien se verra menacé par une union plus que suggérée avec l'indélicat et apathique Thorn, l'Intendant d'une arche voisine, le Pôle, une espèce de grande gigue au regard d'acier. Cette alliance marquera l'entrée de notre héroïne dans un monde de faux-semblants, un échiquier mondain sur lequel chacun des joueurs évolue sournoisement au gré des complots, des chantages et des illusions filées. Un royaume, La Citacielle, construit sur des guerres de clans et une bonne dose d'hypocrisie et de cupidité. La messe est dite, Ophélie ne devra compter que sur elle-même pour tenter de survivre, parmi ces êtres vils et oisifs, sur cette terre hostile où personne ne l'épargnera, encore moins sa belle-famille, la lignée aussi cruelle que charismatique des Dragons, et pour réussir à percer à jour les véritables intentions de ce mariage.


Une intrigue originale et qui m'a bien accrochée, j'ai déjà pris mon billet pour le deuxième tome. L'écriture est plutôt fluide et rythmée, même si l'auteure ne nous épargne pas quelques redondances. Je me suis prise à dévorer le livre avec un coeur d'adolescente, sans les mièvreries qui vont avec. On sera parfois surpris par la dureté de certaines scènes qui ne donneront que plus de profondeur à l'oeuvre de Madame Dubos. Une très jolie découverte que j'aurais plaisir à poursuivre !



Note :4/5

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