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LE CLAN SNAEBERG, par Eva Björg AEGISDOTTIR

Qui n'a jamais eu l'occasion de goûter au plaisir d'un rassemblement familial digne de ce nom? Cette parenthèse "enchantée" où une fois les premières réjouissances dissipées, peut se jouer une véritable guerre des nerfs ?


Ajouter à cela un décor glacial et épuré, une galerie de personnages tous plus gonflés d'égocentrisme les uns que les autres et une bonne grosse disparition bien flippante... Ca y est vous y êtes : bienvenue au quartier général des Snaeberg pour un week-end qu'on nous promet d'anthologie.





Je remercie les Editions de la Martinière et NetGalley pour cette lecture qui s'annonçait sous les meilleurs auspices, et laisse l'art de maitriser le suspense à Eva Björg AEGISDOTTIR : la mayonnaise n'a pas pris et ce n'est pas faute d'y avoir mis de l'entrain.


Le style est direct et efficace, un peu dépersonnalisé à l'instar du roman lui-même et de ses différentes composantes. Une écriture qui se prête plutôt bien au genre par ailleurs, le polar nécessitant de soutenir un certain rythme. A cet égard, j'ai apprécié sa construction, cette alternance de voix au fil des chapitres faisant progresser avec beaucoup de fluidité l'intrigue, une fois les présentations de cet arbre généalogique hors norme passées. Un choix intelligent, ce va et vient servant à merveille le suspense instillé par l'auteure, laissant libre cours à l'imagination du lecteur qui échafaude mille scénarii.


Une tension qui s'est rapidement relâchée et muée en torpeur, avec ce sentiment constant de "survoler", tenant à la manière de traiter les sujets abordés et surtout à la pauvreté des personnages eux-mêmes. Un comble pour cette famille qui pèse ! Entre discours un brin stéréotypés et larmoyants, j'ai eu la sensation de m'enfoncer dans une sorte d'inertie, là où j'aurais aimé me perdre dans les dédales de leurs cerveaux malades ou du reste, dans la beauté sauvage de ces paysages pour reprendre un bon bol d'air.


Les atrocités incestueuses et les rancœurs d'hier ne parviennent pas à dépasser le stade de suggestion, on reste à l'état d'ébauche et avec cette image d'esprits tourmentés se remplissant inlassablement d'alcool presque par défaut et passant leur temps à se laver comme s'ils voulaient s'extirper de leur condition ou se laver de péchés que le lecteur n'aura pas le loisir d'approfondir.


Je regrette vraiment de ne pas avoir mieux à livrer, j'attendais peut-être trop de cette lecture mais reste persuadée que l'auteure possède les ressources nécessaires à cette entreprise qui méritait juste d'être plus aboutie.



Note : 3/5

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