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LE MAÎTRE A DE PLUS EN PLUS D'HUMOUR, par Mo YAN

Mais quelle susceptibilité divine Maître Ding a-t-il pu froisser pour être frappé, lui, l'employé modèle, baigné de servitude sans jamais rechigner à la tâche, par un tel coup du sort. L'Usine de machines agricoles va définitivement fermer ses portes et le précipiter, à trois ans de la quille, dans le plus profond désarroi.





Si ses camarades semblent avoir rebondi à la vitesse de la lumière, le Maître, qui ne peut compter que sur les piques bien senties d'une épouse contrariée, à défaut de pouvoir remettre son destin entre les mains d'une descendance inexistante, s'enlise doucement dans le désespoir. Les plans ont changé et il va falloir se bouger et se réinventer. Plus facile à dire qu'à faire lorsque l'on arbore une soixantaine bien tassée et que ceux qui promettaient d'être au rendez-vous se vautrent dans des réconforts bien maigres et plein de complaisance. Au détour d'une énième promenade matinale, c'est le déclic, Lao Ding se reprend soudainement en mains et s'autorise à échafauder une issue de secours bien peu orthodoxe, non sans crainte et culpabilité. le voilà qui, pour s'extirper d'une condition qui s'annonce bien misérable, se laisse entrainer vers des contrées autrefois inenvisageables et avec elles, la naissance d'un commerce fort originale.


Si les ressources et la détresse de ce vieillard m'ont touchées et fait sourire à plusieurs endroits, je suis restée bien interdite par le dénouement de ce récit éclair. Un sentiment de n'avoir su percevoir toutes les subtilités que l'auteur y avait glissées ? Sans doute la morale, s'il y avait, m'aura complètement échappée et l'intrigue un peu frustrée. Tel un poisson tâtant l'appât, j'ai démarré pied au plancher pour finir par être rapidement cueillie et presque dans le seconde suivante, balancée dans un seau de flotte qui aura bien vite refroidit toutes mes attentes.



Note : 3/5

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