TANT QUE LE CAFE EST ENCORE CHAUD, par Toshikazu KAWAGUCHI
Le Café, très peu pour moi ! Je me souviens encore des stratagèmes ridicules que j'élaborais pour venir à bout de cet atroce breuvage chez des hôtes un peu trop pressants et qu'il ne convenait pas de contrarier.
Mais pour ce qui est de cette parenthèse « arabiquée », l'affaire est d'une toute autre nature. Ce livre m'a été offert dans un alignement parfait des planètes et je remercie encore l'amie chère qui en a été l'instigatrice. Petit par la taille mais grand par l'enrichissement personnel qu'il renferme, Tant que le café est encore chaud, est une merveille de volupté, de délicatesse et d'authenticité.
La proposition sur laquelle il repose, si elle n'a rien de particulièrement originale, continuera toujours à fasciner les êtres avec la même force, le voyage dans le temps étant une source inépuisable de pérégrinations et de rêves en tout genre ; mais que dire de la façon dont l'auteur s'en empare, un enchantement. Emmitouflée confortablement dans un plaid, après une nuit plutôt agitée, je n'ai pu me résoudre à lâcher ma lecture avant de l'achever complètement, une fois les premières lueurs du jour bien installées et le timing ne pouvait pas être plus parfait. Cela sonnait comme un renouveau et m'a emplie d'entrain pour attaquer le reste de la journée, le coeur gorgé à l'extrême d'un onirisme d'apparence inoffensive mais tellement profond.
Le microcosme dans lequel les personnages déambulent, ce petit café, sous des dehors presque sordides et insignifiants, diffuse quelque chose de réconfortant et de sincère, parfois brut de pomme et désopilant mais sans jamais aucune fioriture. Si les raisons qui poussent chacun d'eux à sauter le pas dans ce vortex peuvent nous paraitre tantôt dérisoires, tantôt suicidaires, chacune d'entre elles nous plonge dans un état émotionnel particulier et nous interroge sur nos propres urgences de vie, sur la beauté de la résilience davantage que sur l'aspect contraignant qu'on peut lui prêter, ou le sentiment désagréable de pesanteur, de fatalité avec lequel on pourrait d'ordinaire l'appréhender. Une capsule temporelle dans laquelle je vous invite vivement à vous glisser et dont j'ai humé avec délectation jusqu'au dernier arôme !
Note : 4/5