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UNE ANNEE FOLLE, par Sylvie YVERT

Conte historique ? Fable ? Documentaire ? Un savant mélange des trois si vous voulez mon avis.


L'auteure nous projette au coeur du procès de deux bons hommes - dont l'identité ne nous sera révélée qu'en fin de course - que l'on accuse de tous les maux de leur époque. Procès qui, à la manière d'une parenthèse, ne semble servir, aussi bien que les intéressés, qu'à nous transporter aux côtés du Bandit corse, Napoléon Bonaparte. L'histoire de deux hommes, aux origines sociales différentes, qui par amour de leur Nation, vont se révéler et s'élever aux côtés d'un Empereur déjà au crépuscule de sa Gloire conquérante. Mais voilà qu'insultée par le triste tour que leur a joué l'Ambitieux, l'Europe, encore terriblement vexée, compte bien arrêter la cavalcade effrénée du despote en lui jetant en pâture un Louis XVIII bien mollasson et apathique. Là se concentre toute l'intrigue, ce court intervalle où la France verra les simulacres de règnes se succéder et la guéguerre de pouvoirs faire se retourner les vestes plus rapidement les langues.





L'entreprise est louable et parfois pathétique, nous assistons à une pièce tragicomique qui pourrait faire rougir le gaulois que nous sommes, si peu intéressé par la chose politique et bien en peine de cerner les enjeux qu'elle renferme. Les monarques sont moqués et apparentés à de vulgaires pantins, les plus honorables, sacrifiés sur l'autel de l'hypocrisie des plus vils. Bref, un régal !


Le style surprend au premier abord par son vieux parler et sa narration presque paraphrasée (sur ce point, on notera un travail de documentation assez remarquable), mais se révèle finalement agréable. On ne peut s'empêcher d'y entrevoir un peu de cynisme et de raillerie, sous couvert d'un Chateaubriand bien acerbe, avec l'emploi, notamment, d'un vocabulaire outrepassant la simple déférence quand il s'agit de Napoléon : un vrai traité de ses meilleurs sobriquets en somme ! En passant de "son maître", "le soleil", " le Revenant", "l'Enchanteur", 'l'Ogre" ou encore "le nouvel Alexandre", le Petit Caporal a son compte !



Note : 3,5/5

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